Dublin Core
Titre
Villes sensibles, villes sensuelles
Sujet
ambiances, sens, représentations, couleur, paysage visuel, paysage sonore, arts de la rue, urbanisme sensoriel, Nantes, Saint-Nazaire
Description
Sommaire du n° 22 de Place publique :
Ceci n’est pas une anthologie des textes consacrés à Nantes et à Saint-Nazaire. Il y manque des passages fameux et des auteurs illustres. Il s’agit plus modestement d’un parcours parmi quelques livres, choisis avec un brin d’arbitraire, évoquant les cinq sens dans les deux villes. On a regroupé ces morceaux choisis autour de mots clés : de Alcools à Vins en passant par Érotisme, Jardins ou Printemps.
Quelques points bien sentis - Nicolas de la Casinière
L’architecture prend des couleurs - Anthony Lorgeou
Longtemps négligée, la couleur opère un retour en force dans l’architecture. Les particuliers y voient une façon de s’approprier vraiment la maison qu’ils viennent d’acheter. Les architectes l’utilisent pour révéler la puissance d’un lieu. Des exemples pris à Nantes, Rezé, Saint-Nazaire… et Tirana illustrent le propos.
Simplement la lumière - Paul Louis Rossi
Guidé par quelques tableaux conservés au musée Dobrée et au musée d’histoire de la ville, Paul Louis Rossi peint quelques lumières de Nantes. Et ce faisant transfigure la cité.
La ville est peuplée de fredonnements - Sylvain Girault
Depuis l’Ancien Régime, le chanteur de rue est un personnage familier de nos villes. Même s’il s’est fait de plus en plus rare au cours du siècle dernier : les voitures ont envahi les rues, la radio et la télévision ont bouleversé notre rapport à la chanson. Pourtant, on chante encore dans les rues. Nos villes bruissent de fredonnements, mais ils sont le plus souvent éclatés, atomisés. À quelques exceptions près, on chante de moins en moins avec la rue.
Les paysages sonores et visuels de Malakoff - Gaëtan Bourdin
Dans un quartier nantais d’habitat social en pleine rénovation, l’attention portée aux paysages visuel et sonores est un moyen d’associer les habitants à la mutation de leur environnement. Un exercice d’intelligence collective et un outil d’éducation populaire.
La mort en spectacle - Didier Guyvarc’h
La dernière exécution capitale publique à Nantes eut lieu en 1920. Fête punitive, dramaturgie sanglante contée par les journaux, spectacle où l’on se presse, elle est un grand moment de fascination collective. Voir une tête tomber et frissonner ensemble : le versant sombre de la sensualité d’une ville.
Non-voyants, mal-voyants, mieux-voyants - Jean-Paul Barbe
Mal voir sa ville parce qu’on est aveugle. Mais à Nantes, les dispositifs se multiplient pour atténuer le handicap causé par la cécité. Mal voir sa ville parce qu’on est distrait ou trop pressé, mais les initiatives foisonnent pour porter un oeil renouvelé sur la cité. Ce texte est une mine d’informations en même temps qu’une méditation sur la ville de nos regards augmentée
Nantes, la ville aux pleins sens - Jean Breteau
Quelques ruelles chaudes près du port ont valu à Nantes et à son quai de la Fosse une notoriété qui s’explique largement par l’évocation picturale et littéraire du quartier. Maintenant que les maisons closes ont disparu, Jean Breteau s’essaie à repérer la présence du sexe dans l’espace public. Il voit en Nantes une ville plus remarquable par ses "sensuelles insinuations » que par ses « ostentatoires manifestations".
La rue, la nuit, les femmes - Dominique Loiseau
Une femme sur cinq déclare avoir subi une forme de violence dans l’espace public au cours des douze derniers mois : insultes, exhibition, attouchements… C’est dire que la rue, surtout la nuit, n’est pas un lieu vécu de la même manière selon qu’on est un homme ou une femme. Un constat impossible à esquiver quand on s’intéresse à la sensualité des villes.
Saint-Nazaire sous le ciel et sur mer - Jean-Claude Pinson
Comment vous vient le goût de Saint-Nazaire, cette ville qui, de prime abord, peut sembler si peu sensuelle ? Ses lumières, ses bruits nocturnes, sa blancheur éclatante, le secret de ses criques et un usage inattendu de ses pêcheries pour "des étreintes entre ciel et mer"…
Le goût de Nantes - Thierry Guidet
Les anguilles et le beurre salé. Le vin blanc sec et les biscuits. Les sardines à l’huile et les légumes nouveaux. Aucune de ces saveurs, à elle seule, ne saurait délimiter "le goût de Nantes". C’est leur assemblage, dicté par la géographie et par l’histoire, qui finit par former une palette gustative singulière. Existe-t-il pour autant une gastronomie nantaise ?
Du carnaval à Royal de Luxe - Marc Grangiens
Connue pour son carnaval, Nantes l’est aussi pour les parades de Royal de Luxe. Deux manières différentes de faire la fête dans la rue. D’abord inversion des hiérarchies, puis contestation, plus ou moins surveillée, de celles-ci, la fête appartient maintenant à la sphère culturelle : il s’agit de rassembler, d’agréger, de plaire à tous.
Pour un urbanisme des sens - Olivier Mongin
L’urbanisme contemporain redonne de plus en plus d’importance aux sens. Il faut y voir notamment une réaction à la place démesurée prise par la voiture dans nos villes. Mais, plus profondément, cet urbanisme sensoriel renvoie à l’art d’habiter la Terre de manière pleinement humaine. Il n’y aura pas de citoyenneté urbaine sans citoyenneté sensorielle.
De la ville réelle à la ville rêvée : un entretien avec Michel Ragon - Propos recueillis par Jacques Boislève
Avec l’art contemporain, la ville est l’autre grande passion de Michel Ragon qui n’a rien oublié par ailleurs de ses racines vendéennes. Sa première grande ville fut Nantes, avant Paris. Il s’est souvenu de l’une et de l’autre dans ses essais et dans ses romans. Michel Ragon nous livre ici son regard sur ces villes réelles, indissociables pour lui des villes rêvées.
Carte blanche à Christian Leray
Christian Leray a d’abord été chaudronnier aux Chantiers navals, n’est devenu professionnel du regard que des années après. Il dit que notre proposition d’une série de photos sur la sensualité de Nantes et de Saint-Nazaire lui a d’abord fait un peu peur. Qu’il pratique l’attention flottante, comme les psychanalystes, les rapprochements inattendus, comme les surréalistes. Il dit que le plus beau compliment qu’on puisse lui faire, c’est : "Ta photo m’a fait rêver".